Cruella

L'autre soir, j'ai enfin vu Cruella, le prequel live des 101 Dalmatiens sorti l'été dernier. Y'avait Emma Stone en rôle principal je partais avec un gros a priori positif. Et au final mon ressenti est plutôt très bon. Le film est un gros mélange de plein de trucs qui fonctionne plutôt très bien : la narration d'un conte / une origin story de méchante / l'esthétique urbaine et sale digne de Gotham City version dessin animé des années 90 / la reconstitution du monde de la mode à Londres en pleine révolution punk dans les 70s...

Au final le seul truc que je lui reproche c'est peut être ses liens avec les 101 Dalmatiens : certaines connexions sont forcées (l'ajout de Roger dans l'histoire fait très très forcée, et la scène post-générique a la subtilité d'un troupeau d'éléphants lancé à vive allure) et paradoxalement le personnage principal du film ne colle pas avec le matériau de base...

Si la Cruella du film est un personnage complexe et intéressant il reste un gros décalage entre cette version et celle du dessin animé. A force de vouloir créer de l'empathie et d'expliquer comment et pourquoi elle est arrivée à être qui elle est, le film oublie une caractéristique fondamentale : elle est censée être une Grande Méchante et à aucun moment du film elle ne l'est réellement. Elle a des regrets lorsqu'elle se met à traiter ses amis comme des pions, ses "mauvaises" actions ont des explications rationnelles et se font aux dépends de gens encore pire qu'elle et comble du décalage : lorsqu'elle évoque le fait d'utiliser de la fourrure de dalmatien pour un manteau, elle désamorce le malaise en affirmant plaisanter... Je n'irais pas jusqu'à réclamer qu'on me montre de la violence sur des animaux à l'écran, mais là ça devient très très difficile de se dire que les deux versions du personnages sont censés être la même personne...

Bref, le film est bon mais il aurait été encore meilleur s'il n'était pas un prequel des 101 Dalmatiens et s'il s'était contenté d'être un conte sur la plongée dans la folie d'une couturière de génie dans les années 70...

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