Vu Civil War d'Alex Garland hier soir et c'était génial. Le film suit une équipe de journalistes tentant de traverser ce qui reste des Etats-Unis pour documenter la guerre civile qui a éclaté et tenter d'arracher une interview au Président avant que Washington ne tombe aux mains des sécessionnistes.
Pourquoi est-ce que cette guerre civile a éclaté ? Comment est-ce que le Texas en est venu à s'allier à la Californie pour affronter le gouvernement fédéral ? On en saura rien, mais ce n'est de toutes façons pas le propos de film. Lorsque notre histoire commence, la guerre fait rage depuis plus d'un an et le pays est déjà déchiré, et l'histoire de nos journalistes n'est qu'un chapitre dans ce conflit. Ce parti pris de ne rien expliquer et ni exposer est radical de nos jours à Hollywood (où le moindre élément d'histoire doit être justifié ou mériter carrément un spin off ou un prequel) et permet à Garland d'aller à l'essentiel et de livrer ici un film aussi percutant qu'un coup de feu.
La vision de la guerre est tout aussi anti-Hollywoodienne : c'est sale, expéditif, sans une once d'héroïsme et profondément inhumain. Le travail sur le son y participe aussi grandement : le bruit des armes à feu est livré ici sans être retravaillé, cru et et avec toute sa violence. Même chose pour les personnages : Kirsten Dunst incarne une reporter de guerre hantée par ce qu'elle a vu au cours de sa carrière, et dont l'humanité a été rognée par des années d'horreur. Son collègue décompresse comme il peut dans l'alcool dès qu'il a une minute. Et la jeune débutante Jessie qui les accompagne va changer sous nos yeux à force de se confronter à l'horreur de la guerre.
Si vous aimez les films de guerre non conventionnels, si le travail de photojournalisme vous intéresse ou si vous voulez voir une apocalypse se dérouler en direct sous vos yeux, allez voir Civil War en salles, sans attendre la VOD, pour profiter de l'immersion offerte par son excellente ambiance sonore.
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