Vampire: The Masquerade – Swansong

Après une loooongue pause le temps de me perdre dans Baldur's Gate 3 et autres blockbusters vidéoludiques de qualité, j'ai enfin pris le temps de me replonger dans la version Switch de Swansong ces derniers jours pour boucler cette histoire passionnante, malgré les innombrables défauts du jeu et de son portage sur la portable de Nintendo.

Commençons déjà par ce qui ne va pas en parlant du portage sur Switch. C'est simple, il est catastrophique (au niveau de Subnautica Below Zero, voir pire) : c'est (très) moche, ça saccade par moments et saupoudré de bugs graphiques bien pénibles (corps qui flotte dans le vide, éclairage aux fraises faisant passer certains cheveux pour du plastique, masque chirurgical qui se téléporte aléatoirement autour d'un visage...). C'est assez honteux, et même si j'aime beaucoup jouer à des jeux très narratifs sur ma télé depuis le fond du canap', je pense que j'aurais largement préféré que l'éditeur s'abstienne de porter le jeu. Sur Steam j'aurais été moins confortablement assis mais au moins j'aurais pas eu l'impression de jouer à une beta buggée d'un jeu de 2007...

Mais au delà de ces défauts de portage (parce qu'après tout j'aurais pu rester sur PC pour m'éviter ces problèmes), le jeu n'est pas non plus parfait. Les déplacements sont rigides et flous, l'adaptation du système du jeu de rôles est parfois tellement aux fraises qu'elle en devient cryptique et le jeu bluffe beaucoup trop sur la liberté qu'il laisse aux joueurs : la fiche des personnages est assez complète et semble ouvrir plein de possibilités d'approches (manipulation, mensonge, persuasion, discrétion, érudition...) mais le jeu n'utilise absolument pas tout ce qu'il propose. Sur un malentendu, on peut donc tout à fait dépenser de précieux points d'expérience dans des capacités et compétences qui semblent cool sur le papier mais qui ne servent pratiquement à rien lors des moments clés du jeu.

Bon, avec autant de défauts, vous vous demandez peut être pourquoi j'y ai passé plus de 20 heures ? Et ma réponse est simple : malgré tous ces problèmes, Swansong est une excellente adaptation de la 5ième édition du jeu de rôles Vampire la Mascarade. L'ambiance est impeccablement retranscrite, avec ce mélange entre conspirations occultes millénaires, manipulations et trahisons politiques et monstres tapis dans les ombres de l'humanité caractéristique du Monde des Ténèbres. Le fait de faire de cette adaptation un jeu d'enquête / aventure bourré de dialogues et de choix cruels avec aucune action hors cinématiques est une super idée.

Niveau histoire, le jeu se place en tout début de la 5ième édition : Londres est tombée et la Cour vampirique de Boston est subitement attaquée par la Seconde Inquisition pendant une soirée mondaine à canines. Le Prince charge alors 3 vampires d'en apprendre plus sur cette attaque et de découvrir si la Camarilla a été trahie de l'intérieur : Galeb Bazory, un vieux Ventrue devenu exécuteur des basses oeuvres du prince par lassitude, Leysha, une prophétesse malkavienne perturbée par ses propres visions, et Emem Louis, une Toréador proche de la Prince et prête à tout pour survivre. Au cours de la dizaine de chapitres du jeu, le joueur va alterner entre les points de vue de ces 3 vampires au cours des 3 nuits qui vont redéfinir le paysage vampirique de Boston.

Si vous êtes fans du Monde des Ténèbres et de Vampire, je vous recommande d'essayer de passer outre les nombreux défauts du jeu et de vous pencher sur sa version PC. Derrière tous ces petits problèmes vous découvrirez une excellente adaptation de tout ce que vous aimez dans le jeu de rôles. Si vous n'êtes pas des mordus de cet univers en revanche, passez votre chemin sans hésiter.

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