Joker : Folie à deux

Vu Joker : Folie à deux hier soir et c'est un grand NON. J'ai beau être un énorme fan de la Gotham City de DC en général et d'Harley Quinn en particulier, sur ce coup là j'ai eu l'impression d'une perte sèche de temps.

On y suit toujours la vie d'Arthur Fleck, devenu Joker dans le précédent film et désormais enfermé dans l'aile sécurisée d'Arkham (qui ressemble surtout à la pire prison du monde et absolument pas à un asile...) en attendant son procès. Il y fait la rencontre de Harleen "Lee" Quinzel, une jeune femme internée dans la partie "non sécurisée" de l'asile (et qui semble avoir le superpouvoir d'ignorer toute forme de sécurité et de règlement quand c'est utile au scénario).

Les deux entament une romance musicale en reprenant des chansons de Sinatra mais en chantant faux (parcequ'apparemment demander à Lady Gaga de chanter faux c'est une démarche artistique). Tout semble être idyllique en surface pour nos amoureux même si Lee semble avoir des intentions moins pures qu'il n'y paraît (et un contresens absolu pour la table 4 ! un !) mais le procès du Joker va bientôt s'ouvrir et le procureur, un certain Harvey Dent, veut requérir la peine de mort pour Arthur pour ses meurtres.

Bon, voilà, j'ai pas réussi à pitcher le film sans râler tellement c'était naze. Le film court partout comme un poulet sans tête, hésite en permanence sur ce qu'il veut faire quand il sera grand (drame carcéral ? chronique judiciaire ? comédie musicale ?) et ne fait rien correctement. Les moments musicaux sont beaucoup trop nombreux, trop longs, trop mous et surtout trop faux (sans dec, j'arrive pas à comprendre dans quel univers tu embauche une chanteuse mondialement connue pour jouer dans ton film et tu lui demande de CHANTER FAUX TOUT LE LONG DU TRUC) et ressemblent très vite à des moments de gêne et de souffrance pour le spectateur... Et le film respire toute la prétention et l'orgueil de Todd Phillips, qui est visiblement persuadé de faire de l'aaaaaaaaart mais que personne n'a vraisemblablement arrêté dans son egotrip...

Il reste quand même quelques trucs à sauver dans ce naufrage : l'esthétique de New York à l'abandon dans les années 70, la bande son de Hildur Ingveldardóttir Guðnadóttir et l'idée d'un Joker catalysant une révolte populaire mais tous ces éléments sont déjà là et mieux foutus dans le premier. Et le premier film était très bien mais le réal s'était surtout contenté de recopier les devoirs de Scorcese sur Taxi Driver.

Bref, faut vraiment que Phillips revienne 24 ans en arrière et nous redonne un film dans la lignée de son tout premier chef d'oeuvre intemporel : Road Trip (Torg, Frédéric et Isabelle-Sophie TMTC).

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