Depuis sa diffusion sur Canal + en 1996, Tron fait partie de ces films qui ont marqué mon imaginaire, au point où il s'agit probablement de l'une des raisons qui m'ont poussé à bosser dans l'info. Pendant des années, le film était resté un obscur film culte des années 80, avant que les studios Disney ne ressortent des cartons en 2010 pour lui donner une excellente suite, avec une BO signée des Daft Punk qui reste 15 ans plus tard l'un de mes albums préférés tous genres confondus. Alors quand un troisième film a pointé le bout de son nez dans les salles obscures, mes attentes étaient hautes. Et c'était une franche déception...
L'histoire de Tron: Ares reprend 15 ans après le précédent film, par un montage de journaux télé qui nous apprennent que les entreprises Encom et Dillinger Systems sont toujours là et se font la course pour être les premiers à découvrir une mystérieuse technologie qui permettrait de matérialiser des objets ou des programmes depuis le cyber-espace de la Grille dans le monde réel de la réalité véritable de manière permanente. Sans ce mystérieux code de permanence, les objets et programmes de la Grille se désintègrent au bout de 29 minutes. Lorsqu'Eve Kim, la PDG d'Encom, met enfin la main sur la clé de cette technologie en fouillant les archives de Flynn datant des années 80 (ne me demandez pas pourquoi le code de la solution à ce problème se trouve sur des disquettes souples vieilles de 40 ans...), Julian Dillinger matérialise son IA militaire Ares et l'envoie à la poursuite de Kim, pour lui voler le code avant qu'elle ne rende la découverte publique.
Comme vous vous en doutez peut-être en lisant ma tentative de pitch, le scénario est un bazar sans nom, bourré d'incohérences et de deus ex machina qui m'ont régulièrement sorti du film. Mais les problèmes de Tron: Ares ne s'arrêtent pas à son scénario. A mon sens, l'autre principal problème s'appelle Jared Leto, qui incarne une IA créée pour le combat qui prend son indépendance et s'évade avec ABSOLUMENT ZERO EMOTION. Il garde la même expression figée, mi ahuri mi en train de penser à sa liste de courses pendant tout le film. Je comprends qu'il commence sa trajectoire comme une machine inexpressive, mais il ne change pas d'un iota pendant toute sa prise d'indépendance : il reste toujours froid et méthodique, coincé dans son armure en plastique noir. La seule chose qui chance c'est qu'il se découvre une étrange passion pour les années 80 et pour Depeche Mode... Heureusement pour nous, le reste du casting et des personnages sont nettement plus réussis : Evan Peters est très bon en Julian Dillinger (même si on a parfois l'impression de voir une version Wish de Lex Luthor), Greta Lee assure le taf dans le rôle d'Eve et on a le bonheur d'avoir Gillian Anderson en Elizabeth Dillinger et c'est toujours cool.
Au rayon des déceptions, on rajoute aussi le fait que le cyber espace soit quasi absent du film, à l'exception de deux scènes. L'idée d'amener les véhicules et les programmes dans le monde réel est plutôt bonne, et donne l'occasion de voir des scènes plutôt cool, mais ça arrive beaucoup trop tôt dans le film et c'est beaucoup trop présent à mon goût. L'intérêt des films Tron jusque-là c'était pour moi de découvrir le monde caché des programmes dans l'ordinateur, avec ses paysages futuristes tout en néons et ses arènes vidéoludiques. En décalant l'histoire quasi intégralement dans le monde réel, on se retrouve avec un film de superhéros où les personnages font de la lumière solide quand ils se battent. Quasiment comme le Green Lantern avec Ryan Reynolds en fait...
La seule vraie réussie du film c'est la bande son de Nine Inch Nails, qui est vraiment excellente et que je vais sûrement réécouter un paquet de fois. Bref, Tron: Ares c'était pas une catastrophe du niveau de Morbius, et j'aurais sûrement été moins sévère si le film n'était pas une suite de Tron mais un film de SF moyen, mais c'était clairement une déception pour moi 😥

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